Les premières formes de forêts apparaissent sur Terre il y a plusieurs centaines de millions d’années, lorsque les végétaux quittent progressivement le milieu aquatique pour coloniser les continents. Les fougères arborescentes, les prêles géantes et les premiers conifères structurent alors de vastes paysages forestiers qui transforment l’atmosphère en absorbant le dioxyde de carbone et en libérant de l’oxygène. Ces forêts anciennes laissent dans certaines régions des dépôts de matière organique à l’origine de nombreux gisements de charbon.
Plus près de nous, les grandes glaciations du Quaternaire font reculer puis progresser à nouveau les forêts, au rythme du climat. À la fin de la dernière période glaciaire, les arbres recolonisent l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord en suivant la remontée des températures. Les chênes, hêtres, pins et sapins imposent peu à peu leurs silhouettes. Avec l’essor des activités humaines, la forêt recule dans de nombreuses régions au profit des cultures et des pâturages, puis connaît à nouveau des phases de stabilisation et de reboisement. Aujourd’hui, chaque massif forestier résulte d’un long héritage où se mêlent évolution naturelle et interventions humaines.
Les forêts tropicales s’étendent autour de l’équateur, dans des zones chaudes et très humides. La végétation y reste verte toute l’année et la canopée forme un toit continu au-dessus du sol. La lumière atteint difficilement le sous-bois, où la décomposition de la matière organique est rapide. Ces forêts possèdent une biodiversité exceptionnelle : une multitude d’espèces végétales et animales cohabite sur un espace relativement restreint, des grands mammifères aux insectes minuscules, en passant par une foule d’orchidées, de lianes et d’arbres géants.
Plus au nord et au sud, les forêts tempérées alternent saisons froides et saisons chaudes. Les forêts de feuillus, où dominent chênes, hêtres ou érables, se couvrent de jeunes feuilles au printemps, offrent de l’ombre en été et flambent de couleurs en automne. Les forêts de conifères s’adaptent mieux aux hivers rigoureux et se rencontrent à moyenne et haute altitude. Encore plus près des pôles, les forêts boréales, composées surtout d’épinettes, de pins et de bouleaux, s’étirent sur de grandes distances. Elles jouent un rôle majeur dans le stockage du carbone et forment une vaste ceinture verte autour de l’hémisphère nord. Chaque type de forêt possède ainsi ses essences dominantes, son climat propre, ses sols et ses formes de vie spécifiques.
La forêt amazonienne constitue l’un des ensembles forestiers les plus connus du monde. Elle couvre une partie immense de l’Amérique du Sud et abrite une proportion impressionnante des espèces vivantes de la planète. Son réseau de fleuves et de rivières, la densité de sa végétation et la diversité des peuples qui y vivent en font un symbole planétaire de la vie sauvage. Plus au nord, la grande taïga sibérienne s’étend sur plusieurs milliers de kilomètres. Cet océan de conifères accompagne des hivers extrêmes, avec des sols souvent gelés en profondeur et des paysages qui paraissent sans fin.
En Europe, plusieurs forêts acquièrent une réputation particulière. La Forêt Noire en Allemagne associe montagnes arrondies, vallées encaissées et massifs de sapins sombres. En France, la forêt de Fontainebleau attire depuis longtemps peintres, promeneurs et grimpeurs sur blocs de grès, tandis que la forêt de Brocéliande, en Bretagne, nourrit l’imaginaire des légendes arthuriennes. D’autres forêts entrent dans l’histoire ou la littérature, comme Sherwood en Angleterre, liée à Robin des Bois, ou les forêts de séquoias géants en Californie, dont certains arbres atteignent des hauteurs et des diamètres impressionnants. Ces lieux célèbres illustrent la diversité des paysages forestiers et rappellent les liens forts entre nature, culture et mémoire collective.
A voir et visiter dans la Loire
La Creuse, terre de tapisseries, de villages de caractère et de grands espaces